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LA VIDÉO SURVEILLANCE DANS LES ENTREPRISES

Le confinement a poussé certains à vouloir sécuriser leurs entreprises en installant des dispositifs de vidéo surveillance ????. Attention installer un tel dispositif ne doit pas être pris à la légère des règles existent, la loi protège notamment les employés et le public. Décryptage.

Iptis est la marque opérateur de la société Amedia Solutions

Le confinement a poussé certains à vouloir sécuriser leurs entreprises en installant des dispositifs de vidéo surveillance ????. Attention installer un tel dispositif ne doit pas être pris à la légère des règles existent, la loi protège notamment les employés et le public. Décryptage.

via GIPHY

A RETENIR 

Un employeur ne peut pas installer des caméras dans ses locaux sans définir un objectif, qui doit être légal et légitime. Par exemple, des caméras peuvent être installées sur un lieu de travail à des fins de sécurité des biens et des personnes, à titre dissuasif ou pour identifier les auteurs de vols, de dégradations ou d’agressions.

QUELLES PRÉCAUTIONS PRENDRE LORS DE L’INSTALLATION DU DISPOSITIF ?

Les caméras peuvent être installées au niveau des entrées et sorties des bâtiments, des issues de secours et des voies de circulation. Elles peuvent aussi filmer les zones où de la marchandise ou des biens de valeur sont entreposés.

Elles ne doivent pas filmer les employés sur leur poste de travail, sauf circonstances particulières (employé manipulant de l’argent par exemple, mais la caméra doit davantage filmer la caisse que le caissier ; entrepôt stockant des biens de valeurs au sein duquel travaillent des manutentionnaires).

En effet, sur le lieu de travail comme ailleurs, les employés ont droit au respect de leur vie privée.

Les caméras ne doivent pas non plus filmer les zones de pause ou de repos des employés, ni les toilettes. Si des dégradations sont commises sur les distributeurs alimentaires par exemple, les caméras ne doivent filmer que les distributeurs et pas toute la pièce.

Enfin, elles ne doivent pas filmer les locaux syndicaux ou des représentants du personnel, ni leur accès lorsqu’il ne mène qu’à ces seuls locaux.

Si les images sont accessibles à distance, depuis internet sur son téléphone mobile par exemple, il faut sécuriser cet accès.

La possibilité de regarder les images sur tablette ou téléphone ne doit pas conduire à surveiller ses employés pour leur faire des remarques sur la qualité du travail. L’accès à distance doit être sécurisé (mot de passe robuste, connexion https, etc). Enfin, l’enregistrement du son, en plus des images, est réservé à des situations particulières et ne doit pouvoir être déclenché qu’à l’initiative d’un l’employé en cas d’événement le justifiant (en cas d’agression par exemple).

???? Amedia Solutions / Iptis fournit du matériel répondant à ces critères d’exigence.

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QUI PEUT CONSULTER LES IMAGES ?

Seules les personnes habilitées par l’employeur, dans le cadre de leurs fonctions, peuvent visionner les images enregistrées (par exemple : le responsable de la sécurité de l’organisme). Ces personnes doivent être particulièrement formées et sensibilisées aux règles de mise en œuvre d’un système de vidéosurveillance. L’accès aux images doit être sécurisé pour éviter que tout le monde ne puisse les visionner.

PENDANT COMBIEN DE TEMPS CONSERVER LES IMAGES ?

L’employeur doit définir la durée de conservation des images issues des caméras.

Cette durée doit être en lien avec l’objectif poursuivi par les caméras. En principe, cette durée n’excède pas un mois. En règle générale, conserver les images quelques jours suffit, sauf circonstances exceptionnelles à effectuer les vérifications nécessaires en cas d’incident et permet d’enclencher d’éventuelles procédures disciplinaires ou pénales. Si de telles procédures sont engagées, les images sont alors extraites du dispositif (après consignation de cette opération dans un cahier spécifique) et conservées pour la durée de la procédure.

La durée maximale de conservation des images ne doit pas être fixée en fonction de la seule capacité technique de stockage de l’enregistreur.

QUELLE INFORMATION ?

Les personnes concernées (employés et visiteurs) doivent être informées, au moyen de panneaux affichés en permanence, de façon visible, dans les lieux concernés, qui comportent à minima, outre le pictogramme d’une caméra indiquant que le lieu est placé sous vidéo protection :

  • La finalité, pourquoi est-ce des caméras sont installées ?
  • la durée de conservation des images
  • le nom ou la qualité et le numéro de téléphone du responsable/du délégué à la protection des données (DPO)
  • l’existence de droits « Informatique et Libertés »
  • le droit d’introduire une réclamation auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL), en précisant ses coordonnées.
panneau video surveillance iptis

Afin que les panneaux affichés restent lisibles, l’intégralité des informations qui doit être portée à la connaissance du public peut l’être par d’autres moyens, notamment par le biais d’un site internet. Ces autres informations sont, notamment :

  • la base légale du traitement
  • les destinataires des données personnelles, y compris ceux établis en dehors de l’UE
  • enfin, s’il y en a, les informations complémentaires qui doivent être portées à l’attention de la personne (prise de décision automatisée, profilage, etc.).

Ces informations sont prévues par l’article 13 du RGPD et l’article 104 de la loi « Informatique et Libertés ».

QUELLES FORMALITÉS ?

Les formalités à accomplir peuvent varier en fonction des lieux qui sont filmés.

  •  Lieu non ouvert au public

Si les caméras filment un lieu non ouvert au public (lieux de stockage, réserves, zones dédiées au personnel  comme le fournil d’une boulangerie), aucune formalité auprès de la CNIL n’est nécessaire.

Si l’organisme qui a mis en place des caméras a désigné un délégué à la protection des données (DPO), ce dernier doit être associé à la mise en œuvre des caméras. Si le dispositif doit faire l’objet d’une analyse d’impact (AIPD), le DPO doit y être associé.

L’employeur doit inscrire ce dispositif de vidéosurveillance dans le registre des traitements de données qu’il doit tenir.

  •  Lieu ouvert au public

Si les caméras filment un lieu ouvert au public (espaces d’entrée et de sortie du public, zones marchandes, comptoirs, caisses), le dispositif doit être autorisé par le préfet du département. Le formulaire peut être retiré auprès des services de la préfecture du département ou téléchargé sur le site du ministère de l’Intérieur. Il peut également être rempli en ligne sur le site via un formulaire dédié.

Dès lors qu’un dispositif de vidéo protection conduit à la « surveillance systématique à grande échelle d’une zone accessible au public », une Analyse d’Impact relative à la Protection des Données AIPD doit être effectuée. Elle permettra notamment d’évaluer la nécessité et la proportionnalité du dispositif envisagé, au regard des finalités poursuivies.

  •  Auprès des instances représentatives du personnel

Les instances représentatives du personnel doivent être informées et consultées avant toute décision d’installer des caméras.

LES RECOURS POSSIBLES POUR LES GENS S’ESTIMANT INJUSTEMENT FILMÉS ?

Si un dispositif de vidéosurveillance ne respecte pas les règles, il est possible de saisir :

  • le service des plaintes de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) ;
  • les services de l’inspection du travail, notamment compétente pour le harcèle­ment moral au travail ;
  • les services de la préfecture, si les caméras filment des lieux ouverts au public ;
  • les services de police ou de gendarmerie ;
  • le procureur de la République.

LES TEXTES DE RÉFÉRENCE ⚖️